L’Ecole d’été – Un Concept Surprenant Dans Le Système Educatif ghanéen
Les cours d’été, un concept surprenant
Cela peut paraître satirique qu’on parle de cours d’été, dans un pays comme le Ghana, où cette saison n’existe point.
Le narratif porte toujours sur les pluies diluviennes inondant les maisons et les propriétés rendant ainsi les populations sans abris. Ou alors, il porte également sur le soleil brûlant les fronts comme si l’apocalypse était proche.
Cela souligne le fait qu’au Ghana, on peut uniquement profiter de deux saisons: la saison sèche de novembre à février dans les régions du Sud et de novembre à juin dans les régions du Nord du Ghana.
Dans les régions du Nord, les pluies sont attendues de avril à mi-octobre, tandis que les régions du Sud connaissent les pluies de mars à mi-novembre.
Cela signifie que, pendant que les grecs prennent un bain de soleil sur leurs belles plages, les français exposent leurs jambes dans des shorts colorés et que les islandais explorent leurs sites de randonnée étant donnée que la saison s’accompagne de journées plus chaudes et de nuits plus courtes. Tandis que le Ghana devra faire face à de fortes pluies parfois accompagnées d’inondations.
Malgré cela, le mot le plus répandu dès le mois de juin à août jusqu’à fin septembre est: « été » – – – Les parents en parlent car c’est une période où ces derniers peuvent continuer à confier leurs enfants aux bons soins des enseignants. Les étudiants quant à eux se préparent à contrecœur pour assister aux cours de vacances d’été, les couples ressentent des sentiments mitigés lorsqu’ils doivent planifier leurs voyages d’été en famille, envisageant déjà quelques conflits à l’horizon. La liste est interminable même en l’absence d’expériences réelles.
Les cours d’été contre toutes les chances
Au regard des considérations précédentes, il est intéressant de s’interroger sur le fait que: certaines écoles au Ghana organisent des cours de vacances pour des enfants en âge d’aller normalement à l’école.
Pour de nombreux élèves ghanéens, les grandes vacances que nous appelons désormais « vacances d’été » ne signifient qu’une chose : la possibilité d’aller à l’école de manière décontractée, sans être obligé de porter l’uniforme de l’établissement. De plus, les cours commencent tard et se terminent plus tôt par rapport aux horaires habituelles.
Généralement, pendant les grandes vacances, les écoles ferment mi-juin ou fin juin et les élèves sont censés retourner à l’école pour le début des cours d’été une ou deux semaines après les vacances.
Cependant, tous les élèves ne sont pas enthousiastes à l’idée de s’inscrire à des cours de vacances. Après tout, ils en ont fait assez durant tout le trimestre et cette longue pause leur permet de s’amuser, de se relaxer et de profiter de leur enfance. Ainsi, l’idée de les renvoyer en classe, même si l’enseignement est flexible, n’est pas plaisante.
Les grandes vacances représentent également une période où les parents ne font aucune dépense liée à l’école. Inscrire son enfant aux cours de vacances équivaut parfois au coût de chaque trimestre scolaire, un coût que les parents éviteraient si nécessaire.
Mais il est important de souligner également que l’enseignement peut parfois être éreintant. Et les vacances sont aussi l’occasion pour les enseignants de se ressourcer, de se remettre les idées en place, passer du bon temps avec leur famille, partir en vacances, suivre un nouveau cours de renforcement de capacité ou encore de s’adonner à un passe-temps intéressant. Or, en organisant des cours de vacances ou d’été, les enseignants autant que les élèves, auront peu ou pas de repos du tout.
Les cours de vacances, un mal nécessaire
Malheureusement, tous les élèves ont des niveaux différents… Les cours de vacances permettent aux élèves ayant pris du retard dans leurs études de se rattraper en sollicitant l’aide des autres, et aux élèves très intelligents de réviser ; après tout, l’excès de viande n’a jamais gâté la soupe. Et la vie serait ennuyante s’il n’y avait que du travail sans temps de loisir. Il faut dédier du temps à la socialisation, afin de permettre aux élèves de pratiquer les diverses langues apprises.
Les parents ont toutes les cartes en main et ont d’autres alternatives aux cours d’été, un parent travaillant de 8 à 17 heures peut confier ses enfants à des frères et sœurs plus âgés, à un voisin, ou encore faire appel aux services d’une nounou ou d’un professeur privé afin qu’ils suivent convenablement toutes les leçons.
Les inconvénients de ce qui précède sont les suivants : un voisin peut ne pas apprécier l’idée de garder votre enfant mais le faire quand même à contre-cœur. En cas d’imprudence, pourriez-vous les tenir pour responsable comme vous le feriez pour l’école ?
De plus, la prise en charge d’un enfant par une nounou s’accompagne souvent de conflits, surtout lorsqu’on sait que par le passé, certaines nounous ont été surprises perpétrant des actes inconcevables envers les enfants dont elles avaient la charge.
Par ailleurs, la présence d’un tuteur privé ne nécessite-t-elle pas également celle d’une baby-sitter? Ainsi, un parent optant pour cette solution devrait assumer un double coût, celui du professeur et celui de la baby-sitter, et cela revient largement au-dessus des frais nécessaires pour confier votre enfant aux cours d’été pendant toute la durée des grandes vacances.
Les cours d’été permettent à votre enfant de revoir les visages familiers de ses amis et d’être en présence de personnes de son âge. Ce qui est génial, c’est que les enfants ont un mois entier pour s’amuser et se reposer avant la reprise officielle des cours.
De notre point de vue, même si les cours d’été ont un coût, que les enfants hésitent à s’inscrire et que les parents ont des tonnes d’options, il serait impensable de ne pas conclure que les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. C’est plus sûr, plus convivial et les enfants ont toute liberté d’être eux-mêmes.
Cela dit, nous comprenons que les opinions peuvent diverger et nous respectons cela…